CHIEN 51 : Les crimes du futurs

Après Bac Nord et Novembre, Cédric Jimenez revient avec un nouveau film adoptant une fois de plus le point de vue de la police, et encore avec les mêmes acteurs les plus présents dans le paysage cinématographique français actuellement. Mais cette fois-ci, l’intrigue se situe dans un Paris futuriste…

En 2045, la Ville Lumière est divisée en 3 zones, selon les différentes classes sociales, et est surveillée par une IA ultra avancée, permettant de reconstituer des scènes de crimes, apportant ainsi une aide à la police de manière drastique. Alors, quand l’inventeur de l’IA Alma est tué, Salia (Adèle Exarchopoulos) et Zem (Gilles Lellouche) s’allient pour comprendre et stopper la conspiration en cours. 

Le meilleur aspect du film est l’adaptation de Paris à un monde futuriste. Les américains aiment nous montrer leurs villes changées par le futur dans les films de science-fiction, mais c’est quelque chose que les français font rarement. Ici, Paris est sublime, et sublimée, par une utilisation d’endroits iconiques de la capitale, redessinés et réutilisés à des fins “futuristes”, ce qui fonctionne étonnamment bien. La façade de la Bibliothèque François Mitterrand est utilisée pour projeter un spot de pub géant à l’instar d’un univers Cyberpunk, la ligne 14 et son aspect futuriste est choisie lors d’une séquence… Paris est merveilleusement utilisée pour témoigner de cette année 2045, dans une ville marquée par la séparation sociale, problème réel de notre société actuelle, ici transposé par analogie en une capitale séparée en trois zones fermées. Le tout porté par la multitude d’acteurs et actrices, parfois un peu trop redondants dans les grosses productions des dernières années, proposant ainsi un jeu un peu trop caractérisé par le fait que ce sont des stars, que l’on connaît déjà trop bien.

Quand Novembre et Bac Nord semblaient parfois faire un peu trop l’apologie de la police, cela se ressent moins dans Chien 51, avec un discours plus modéré, et plus critique sur la situation actuelle, et sur le gouvernement répressif, dans cette dystopie moderne française, qui nous rappelle évidemment la décennie dans laquelle nous vivons en ce moment.

Est souvent ressenti actuellement au sein du cinéma français la volonté de concurrencer le cinéma américain, tandis que l’on devrait profiter de la singularité de notre cinéma national, ce qui en fait sa force. Avec le Comte de Monté Cristo, Les Trois Mousquetaires, et maintenant Chien 51, cette tentative de concurrence se fait de plus en plus ressentir, et le box-office montre que… cela fonctionne. Alors faudrait-il s’inquiéter ? N’allons nous pas perdre à la longue ce qui faisait l’essence du cinéma français ? L’avenir nous le dira.

Ainsi, Chien 51 se démarque par ses décors, et propose enfin une dystopie française,bien qu’il y en avait déjà eu, peut-être que ce film ouvrira la porte à plus de productions de ce genre, alors tant mieux… du moment que l’on ne tende pas trop vers un amas de films “copie d’Hollywood”.

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