KABOUL : La série de France Télévision en DVD !
Nous avons récemment découvert Kaboul, la mini-série créée par Olivier Demangel et Thomas Finkielkraut, dont nous avions à peine entendu parler avant d’en recevoir le DVD. Pourtant, dès la lecture du synopsis, la curiosité s’est imposée. Diffusée en mars 2025 sur France 2, la série a suscité de nombreux échos positifs, et à juste titre.

Le récit s’ouvre sur une date désormais gravée dans la mémoire collective : le 15 août 2021. Kaboul tombe aux mains des talibans, tandis que les troupes américaines se retirent précipitamment. La famille Nazany, comme tant d’autres civils, n’a d’autre choix que la fuite pour échapper aux représailles. Dans ce contexte de chaos absolu, diplomates, militaires et agents de renseignement étrangers doivent s’unir tant bien que mal pour évacuer les civils, alors qu’une menace d’attentat de l’État islamique plane sur la capitale.
On croit connaître cette histoire : elle a fait la une des journaux et hanté les écrans du monde entier. Pourtant, Kaboul parvient à la raconter autrement. Ici, les chiffres deviennent des visages, les faits prennent corps. La série transforme l’actualité en émotion brute, rappelant à quel point la fiction peut parfois rendre le réel plus tangible que les images d’information.

La réalisation frappe par son équilibre. Sans jamais tomber dans le spectaculaire, elle saisit la tension du moment à travers des gestes simples, des regards, une lumière poussiéreuse. La caméra se fait discrète, presque documentaire, mais n’oublie jamais la dimension humaine. On sent un vrai travail de précision : chaque plan respire la justesse, chaque silence dit plus qu’un long dialogue.
Le casting, international, donne à l’ensemble une dimension universelle. Chacun incarne sa part de doute, de peur ou de courage, rendant la tragédie d’autant plus crédible. La beauté des paysages contraste avec la violence des événements. Ils accentuent la sensation d’un monde qui s’effondre sous nos yeux.
Ce qui frappe dans Kaboul, c’est cette tension continue qui ne faiblit jamais. Le spectateur sent l’étau se resserrer à mesure que l’évacuation s’organise. Les personnages sont confrontés à des choix impossibles, et l’on comprend vite qu’il n’existe pas de solution juste dans un tel contexte. Cette ambivalence morale donne toute sa profondeur au récit.
On pourrait reprocher à la série de vouloir trop en dire : entre l’espionnage, le drame humanitaire et la chronique politique, les intrigues se croisent parfois au risque de se diluer. Mais ce mélange reflète aussi la complexité du monde qu’elle décrit; un monde où rien n’est simple, où chaque action entraîne une conséquence inattendue.

En six épisodes d’une cinquantaine de minutes, Kaboul réussit un tour de force rare : restituer la confusion et la tragédie d’un moment d’histoire sans jamais céder à l’exagération. On en ressort bouleversé, conscient d’avoir assisté à une fiction qui, loin de se contenter d’émouvoir, invite à réfléchir. Au final, Kaboul n’est pas seulement une série sur la chute d’une capitale : c’est une plongée dans le désarroi humain face à l’inéluctable. Une œuvre à la fois lucide et sensible, qui nous rappelle que, derrière chaque événement géopolitique, il y a avant tout des vies suspendues.





Leave a Comment