Les Orphelins : La Grande Surprise de la Semaine !
Si au départ, Les Orphelins ne suscitait pas forcément notre curiosité, l’invitation à découvrir le nouveau film d’Olivier Schneider dans les locaux de Gaumont a changé la donne. Et force est de constater que cette projection nous a réservé quelques belles surprises.

Les Orphelins raconte la réunion forcée de Gab et Driss, deux amis d’enfance séparés depuis longtemps, l’un devenu policier méthodique à l’IGPN, l’autre fixeur pour le milieu. Leur retrouvaille se fait dans la douleur : Sofia, leur premier amour commun, meurt dans un mystérieux accident de voiture. Sa fille Leïla, adolescente de 17 ans et championne de combat à la canne, refuse de croire à un simple hasard et décide de mener sa propre enquête. En s’emparant de l’arme de service de Gab, elle entraîne malgré elle les deux anciens amis dans une spirale dangereuse contre une entreprise de sécurité privée prête à tout pour étouffer l’affaire. Entre vengeance, vérité et liens familiaux, Gab et Driss devront s’unir pour la sauver avant qu’il ne soit trop tard.
Olivier Schneider confirme avec son deuxième long-métrage qu’il n’est pas seulement un grand coordinateur de cascades (il a notamment officié sur plusieurs James Bond), mais bien un réalisateur d’action à part entière. Après le prometteur GTMax, il livre avec Les Orphelins un film sec et brutal, où chaque séquence de tension est pensée comme une mécanique de précision.

Le domaine de Schneider reste évidemment celui de l’action, et ça se sent. Les cascades dans les rues de Saint-Jean-de-Luz sont impressionnantes, les courses-poursuites décoiffent, et les fusillades sont chorégraphiées avec une logique qui dépasse le simple spectacle. Rien n’est gratuit : chaque coup, chaque dérapage, chaque impact s’inscrit dans la narration. Le plaisir du spectateur vient aussi du fait qu’Alban Lenoir, fidèle à sa réputation, exécute lui-même 100 % de ses cascades. Sa maîtrise physique se double ici d’un vrai travail de jeu, et on sent combien il s’est amusé derrière le volant de sa Ford Capri.
Le film repose beaucoup sur la complicité de son duo central, annoncée dès le générique d’ouverture. Lenoir campe un policier taciturne, rigide et blessé, tandis que Dali Benssalah lui oppose un fixeur bavard et charmeur, qui masque ses fêlures derrière un humour ironique. Leur contraste fonctionne parfaitement, apportant autant de tension que de légèreté. Sonia Faïdi, en adolescente explosive, dynamite le tandem, tandis qu’Anouk Grinberg et Suzanne Clément offrent un contrepoint solide et dramatique.
Le film n’est pas exempt de faiblesses. Quelques incohérences entachent le réalisme – notamment cette adolescente qui met la main sur l’assassin de sa mère plus vite que la police, ou le chaos en pleine ville qui semble laisser les forces de l’ordre indifférentes. Mais ces incohérences laissent en réalité place à l’histoire et au scénario.

Car le scénario surprend par sa densité. On croit d’abord à une vengeance simple et frontale, mais l’intrigue bifurque vers une traque plus vaste, où un duo d’orphelins se retrouve confronté à une puissante entreprise de sécurité privée. En parallèle, le film creuse une veine intime : celle de la famille éclatée et des liens d’enfance, puisque la question de la paternité plane au-dessus du récit. Ce double mouvement – thriller musclé et drame personnel – donne à Les Orphelins une résonance plus profonde que prévu.
Olivier Schneider signe un film d’action viscéral et spectaculaire, qui évite le piège du divertissement « bête et méchant » grâce à son duo charismatique et un scénario qui mêle intensité et émotion. Malgré quelques invraisemblances, Les Orphelins s’impose comme une nouvelle étape importante dans le cinéma d’action français, porté par l’énergie brute de ses comédiens et la précision d’un metteur en scène qui connaît son métier.
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