Adolescence : La nouvelle mini-série de Netflix !

Cette semaine, nous avons eu le privilège de découvrir en avant-première Adolescence, la nouvelle mini-série de Netflix. Composée de quatre épisodes, elle est le fruit de la collaboration entre Jack Thorne et Stephen Graham, tandis que la réalisation a été confiée à Philip Barantini. Fidèle à son style immersif, ce dernier adopte ici l’usage du plan-séquence unique, une approche qui traverse l’ensemble des épisodes et confère à la série une intensité particulière. Intrigués par cette proposition audacieuse, nous avons dévoré les quatre épisodes d’une traite. Voici notre retour.

La mini-série Adolescence s’ouvre dans une ville anonyme du nord de l’Angleterre, où l’on découvre l’inspecteur Luke Bascombe et sa partenaire, Misha Frank, en pleine discussion dans leur voiture, stationnée dans une banlieue ordinaire. L’atmosphère bascule brusquement lorsqu’ils se dirigent vers une maison, accompagnés d’une équipe du SWAT. L’intervention est rapide et brutale : les forces de l’ordre font irruption chez les Miller, une famille prise au dépourvu par cette descente inattendue. Leur cible ? Jamie, un adolescent suspecté du meurtre d’une camarade de classe. Arrêté sans ménagement, il est immédiatement conduit au commissariat pour être interrogé, tandis que ses parents, sous le choc, s’y précipitent à leur tour, convaincus qu’il s’agit d’une terrible méprise.

La structure narrative d’Adolescence se distingue par son approche immersive et sa temporalité fragmentée. Le premier épisode se concentre exclusivement sur une heure précise de la matinée, entre 6 h et 7 h, nous plongeant dans l’intensité de l’arrestation de Jamie et des premiers bouleversements qu’elle engendre. L’épisode suivant nous projette au lendemain, suivant les inspecteurs Bascombe et Frank alors qu’ils enquêtent au sein du lycée où étudiaient Jamie et la victime. Très vite, l’ampleur du drame se révèle : l’école est en crise, les professeurs dépassés peinent à gérer le traumatisme laissé par ce meurtre.

Mais c’est avec une véritable rupture temporelle que le troisième épisode nous surprend, propulsant le récit plusieurs mois plus tard, alors que Jamie attend son procès. Face à une psychologue pour enfants, l’adolescent se livre à un échange glaçant où le thème de la masculinité fait exploser la tension. Le jeu des acteurs atteint ici un sommet saisissant : Jamie, en proie à une colère sourde, laisse émerger des aspects troublants de sa personnalité, tandis que Briony, avec une patience troublée, tente de contenir ses émotions et ses peurs. Une scène d’une intensité presque insoutenable, qui en dit long sur la vision que Jamie porte sur les femmes et sur la violence latente qui l’habite.

Sombre et brillamment écrite, Adolescence explore avec justesse les complexités de l’humanité et de la virilité. Grâce à sa mise en scène en temps réel, elle plonge immédiatement le spectateur au cœur de l’histoire, créant une immersion totale. Tout au long des épisodes, une question obsédante nous hante : Jamie est-il réellement coupable du meurtre de sa camarade de classe ? La confusion et la tension sont omniprésentes, accompagnées d’un profond sentiment de tristesse qui ne cesse de grandir. La performance de Cooper dans le rôle de l’accusé est remarquable, jouant habilement sur les nuances du personnage et amenant le public à s’intéresser, voire à s’attacher, à Jamie malgré les soupçons qui pèsent sur lui. Mais c’est surtout le choix du plan-séquence qui confère à la série une intensité brute et une impression de véracité troublante, comme si chaque scène se déroulait sous nos yeux sans la moindre coupure, rendant l’expérience aussi captivante qu’étouffante.

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