MARMAILLE : Une Voyage Authentique au Cœur de La Réunion

Dans Marmaille, de Grégory Lucilly, Thomas, un adolescent réunionnais de 15 ans, est livré à lui-même après que lui et sa sœur Audrey aient été abandonnés par leur mère. Thomas souhaite remporter un concours de Breakdance et partir en finale à Paris, mais sa quête ne sera pas aussi facile que prévue.

   Marmaille nous plonge sur l’île de la Réunion en se lançant dans un sujet universel qui pourrait parler aux enfants du monde entier. L’abandon par la mère lance Thomas dans une quête de reconstruction, et quand chacun aurait un moyen différent de gérer la situation, Thomas se sert de la danse. À la place de parler, d’hurler, de frapper, le protagoniste s’élance dans de magnifiques moments dansés, entre breakdance et krump. Le réalisateur utilise ces séquences  comme nouveau moyen d’expression quand les mots ne suffisent plus. Grégory Lucilly laisse Maxime Calicharane s’exprimer par la danse dans des séquences époustouflantes, pleines de simplicité et de talent. Maxime, pour son premier film, livre une performance dont certains aspects ont été discutés avec le réalisateur lui-même. Maxime ayant voulu apporter sa touche au personnage, venant même à changer quelques points du scénario (voir notre ITW du réalisateur et de l’acteur sur la chaîne YouTube SoundsOfSeries). Pour agrémenter les scènes de danse, Grégory Lucilly effectue un choix de musique minutieux, passant de musiques locales à Vacra, qui nous feront toutes bouger la tête et permettront évidemment à tout le monde de s’y retrouver. 

   Nous insistons sur l’universalité de ce long métrage, qui en plus d’être concis et ne durer qu’une heure et demie (quelque chose de rare pour un premier film), parle à tout le monde, enfant, adulte, fille, garçon, en provenance de tout lieu. Autant à propos d’amour de jeunesse, que d’abandon, de reconstruction, et dépassions, Marmaille est une pépite universelle qui saura trouver le succès qu’il mérite. Cette universalité n’enlève d’ailleurs rien au charme réunionnais qui nous apparaît dans des paysages filmés en plan très large. On aurait même aimé en avoir plus. En plus des paysages, on a évidemment le parlé créole qui nous plonge d’autant plus dans cette île et dans ces histoires, et cela apporte un brin de nouveauté et même d’originalité au paysage cinématographique francophone actuel. 

   Marmaille est beau, Marmaille est brut, n’a pas peur d’emprunter tous les sentiers de la jeunesse pour proposer un film proche du réel, parfois drôle, et toujours émouvant. C’est le film que nous n’attendions pas mais dont nous avions besoin. 

Marmaille, ça sort le 4 décembre en France, et on vous encourage à aller le voir. 

 

Share: