REVIEW : Un été à ‘Saltburn’ !
Nous voilà bien gâtés par les plateformes de streaming en cette fin d’année, notamment de la part de Netflix avec leurs dernières nouveautés « Leave the World Behind » ou encore « Rebel Moon », qui ont fait l’objet de nos deux dernières critiques. Mais c’est maintenant au tour d’Amazon de nous proposer leur toute dernière pépite : « Saltburn ». Déjà sorti depuis un petit moment aux États-Unis et au Royaume-Uni, c’est ce vendredi 22 décembre que le film débarque en France exclusivement sur Prime Video. Voici notre review :
Le film suit Oliver Quick (joué par Barry Keoghan) qui rejoint l’université d’Oxford au milieu des années 2000. Boursier binoclard et mal habillé, il est mal à l’aise et perdu au milieu de cette jeunesse dorée à laquelle il n’appartient pas. Condamné à regarder de loin les fêtes auxquelles il n’est pas convié, Oliver est très vite obnubilé par l’Apollon bien né du campus, le très charismatique Félix Catton (interprété par Jacob Elordi). Ce dernier finit par prendre le garçon timide sous son aile et Oliver tente alors tant bien que mal de s’intégrer parmi les étudiants les plus populaires de l’université. Vient la fin des cours et Félix propose alors à son ami de venir passer l’été chez lui, dans le manoir familial à Saltburn. Oliver découvre alors la luxueuse demeure des Catton, avec ses dédales de pièces et ses nombreux serviteurs fourmillant dans une ambiance extravagante toute particulière. Tout comme Oliver, le spectateur fait la connaissance des parents de Félix, Elspeth (Rosamund Pike) et Sir James (Richard E. Grant) ainsi que de sa sœur et de leur cousin. Les vacances peuvent enfin commencer, placées sous le signe de la décadence, de la luxure et du drame…
L’écrivaine et réalisatrice britannique Emerald Fennell n’en est pas à son premier coup d’essai. Celle qui repartait en 2020 avec un Oscar du meilleur scénario pour « Promising Young Woman » est également à l’origine du scénario et de la réalisation de « Saltburn ». Cette dernière a fait des choix plutôt audacieux, notamment pour certaines scènes un peu osées qui n’ont pas laissé les internautes indifférents et ont déjà fait couler beaucoup d’encre.
Le tableau de base est pourtant plutôt simple : un manoir indécemment trop grand perdu dans la campagne anglaise aux paysage bucoliques habité par une famille d’ultra-privilégiés excentriques que nous découvrons à travers les yeux d’un jeune homme ordinaire. Et pourtant, vous n’avez encore rien vu… Le film est une sorte de thriller licencieux, prenant pour centre l’amitié ambiguë d’Oliver et Félix. Tout du long, la tension entre les personnages monte petit à petit et finit par laisser le spectateur K.O. face à la tournure que prennent les évènements. Dans cet univers « old money », on flirte avec le transgressif, on joue avec le morbide.
Le charme du film repose également sur son esthétique léchée, où chaque séquence est plus belle que la précédente, grâce aux décors et aux costumes choisis avec soin. Le tout est accompagné d’une soundtrack très bien choisie, qui a remis à la mode plusieurs titres des années 2000. De plus, Barry Keoghan est remarquable dans son rôle, le spectateur a du mal à détourner le regard une seule seconde, même pendant les scènes les plus dérangeantes. Bref, on ne s’ennuie pas un seul instant.
Pour finir, on peut reprocher au film un certain manque de subtilité mais cette satire sait faire mouche et toucher son but. Décidément pas vraiment le genre de film à regarder en famille pour Noël, mais une expérience pour un public averti et pas trop sensible.
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